jeudi 24 mars 2011

Le terreau immonde du FN

Si la montée du Front National a de quoi effrayer, les commentaires incessants de la presse sur les raisons de cet engouement de la part des électeurs ont quant à eux de quoi agacer. On nous parle de déception de la politique menée depuis des années par les partis "classiques" qui se sont succédés au pouvoir, on nous parle de chômage, on nous parle de perte de pouvoir d'achat, on nous parle d'exaspération des masses… Mais on oublie les deux raisons profondes et endémiques : le fascisme évident qui anime ceux qui constituent le fond historique du parti ; la bêtise et l'inculture qui ont toujours constitué le terreau des intolérances et de la manipulation.

On peut toujours tenter de nous faire croire que le FN est un parti démocratique, certes un peu extrémiste mais qui en fin de compte "dit tout haut ce que le peuple pense tout bas", je reste persuadé qu'il s'agit d'un parti fasciste qui manipule sa troupe d'électeurs imbéciles, électeurs qui n'ont même pas le souvenir de l'histoire récente. Car savent-ils d'où vient le FN ? Savent-ils qu'il est une émanation de l'organisation "ordre nouveau", qui provient elle-même du mouvement "Occident" qui plante quant à lui ses racines dans les immondices de "Jeune nation", mouvement nationaliste et néofasciste créé en 1949, juste après l'occupation nazie… ?

La pellicule policée dont Marine Le Pen tente d'enduire le FN pour le rendre acceptable est bien mince et ne filtre qu'à peine les remugles du brouet infâme dont il est issu. Les électeurs du Front national feraient bien de se rendre compte que cette odeur pestilentielle qui les accompagne les rend purement et simplement infréquentables.

jeudi 10 mars 2011

La Compagnie des femmes, d’Yves Simon

(Editions Stock - Février 2011)

Un road movie littéraire

Lorsqu’on est soi-même auteur de romans, la lecture de certains ouvrages peut rendre jaloux. La Compagnie des femmes, d’Yves Simon, fait partie de ces romans qu’on aurait aimé avoir soi-même écrits… Le style est limpide, fluide mais puissant, truffé de poésie et émancipé des platitudes et autres lieux communs que l’on rencontre désormais souvent dans l’actualité littéraire française. Chaque page constitue un écrin pour des mots subtilement agencés. Chaque paragraphe véhicule une image, une originalité, une couleur singulières. Chaque ligne nous embarque dans l’univers particulier et intime de l’auteur. L’histoire ? Un road movie de Paris vers le sud de la France sur le parcours duquel le narrateur, entre rencontres de hasard et retrouvailles improvisées, livre les souvenirs de sa vie passée. Yves Simon semble être passé maître dans l’art de l’autofiction, chère à Serge Doubrovski : quelle est la part du réellement vécu, quelle est la part de sa vie imaginée ou sublimée ? A chacun de tenter de deviner, sous la pellicule de l’encre, cette vérité aléatoire où semblent sourdre à chaque instant les désirs de l’artiste, où palpitent, comme les pulsations de nos cœurs, ses sentiments qui dérivent parfois pour s’en revenir toujours vers la même femme : Léonie. Quoi qu’il en soit, que l’histoire soit inventée ou non, c’est de sincérité dont il s’agit dans ce livre. La Compagnie des femmes appartient à la catégorie des romans qui nous consolent du monde, de la vie, tant il constitue une échappée belle, un voyage dans des paysages que l’on connait et reconnait et que l’auteur nous invite à revisiter, au travers du filtre de ses propres émotions et de la subtilité du regard qu’il y porte. À ne surtout pas manquer si l’on aime la littérature. La vraie.




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